La Salle Gaveau : musique, discrétion et prestige

© Josélito TIRADOS – Flickr

 

Suite de notre présentation des salles parisiennes avec aujourd’hui la Salle Gaveau.

Avec la Salle Pleyel et le Théâtre des Champs-Elysées nous concluons d’une certaine manière, le trio de tête des salles de prestige à Paris (l’Opéra ayant une place à part).

Sûrement la salle la plus intimiste de Paris avec ces quelques mille places, nichée dans la rue de la Boétie, un peu au milieu de nulle part il faut bien l’avouer, la Salle Gaveau est à la base destiné aux récitals de piano et à la musique de chambre.

Gaveau est en fait le nom d’une famille de fabricants de piano. Son fondateur Joseph Gabriel Gaveau, a su créer et faire fructifier son atelier puis usine de fabrication avant que ses fils prennent sa succession et décident au tout début du XXème siècle, de la construction d’une salle de concert en plein Paris pour faire la promotion des pianos et de la marque Gaveau. A l’époque très moderne, la salle connaît le succès des grandes soirées de gala.

Les fils Gaveau au nombre de six, se disputent, l’un fonde sa propre marque, l’un décède, le monde connaît deux guerres… Bref, la société Gaveau, malgré la fusion avec les marques Erard et Pleyel, fait faillite. L’immeuble qui accueille la salle Gaveau est vendu et doit être détruit mais ce sont les actuels directeurs de la salle, Chantal et Jean-Marie Fournier qui la rachètent dans les années 1970.

En piteux état, la salle est classée aux monuments historiques et sa rénovation démarre. Gaveau entre dans le XXIème siècle comme neuve, sobre, avec un attention toute particulière à restaurer la salle dans le plus pur respect de sa configuration d’origine.

Salle de concert privée, la Salle Gaveau s’est aussi illustrée médiatiquement en accueillant Nicolas Sarkozy le soir de son élection en 2007, année du centenaire de la salle.

Salle intime, écrin musical à l’acoustique intéressante, que nous réserve la saison à venir? Les concerts de l’Orchestre National d’Ile de France sont une valeur sûre, l’orchestre étant l’un des meilleurs orchestres franciliens. Le récital d’Isabelle Faust et son violon enflammé, est également une pépite du début de saison. Coup de coeur pour le piano de Till Fellner, dont nous avons déjà eu l’occasion de parler, qu’on adore et qui se produit dans un programme simple et complet. Immanquable, le récital de Fazil Say, sûrement l’un des pianistes les plus prestigieux de sa génération.
Le concert avec Vivica Genaux, l’Ensemble Matheus dont nous avons souligné la polyvalence et l’excelence, Laurence Equilbey et son Insula Orchestra… sont autant de prétextes pour se rendre sans tarder rue de la Boétie.

Il faudra compléter son agenda culturel avec la programmation de la Salle Pleyel et du Théâtre des Champs-Elysées.

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