Musique de la semaine : La Traviata de Verdi, « Addio del passato »

© mingfoto34 – Flickr

La musique de la semaine est consacrée aujourd’hui à l’une des très grandes stars de l’opéra : Giuseppe Verdi.

Fils d’aubergiste, il est refusé au conservatoire de Milan et suit des cours particuliers de solfège. Il écrit son premier opéra à 25 ans, Oberto, créé à la Scala, mais c’est 4 ans plus tard, en 1842 avec la création de Nabucco que Verdi connaît la gloire. L’opéra évoque l’esclavage du peuple juif à Babylone. Dans l’Italie du XIXème siècle, occupée au Nord par l’empire austro-hongrois, il n’en faut pas plus. L’air « Va pensiero » chanté par le chœur des hébreux, nostalgiques de leur patrie, devient l’hymne des indépendantistes italiens qui s’identifient totalement et à juste titre. Le lendemain, le peuple italien chante d’une seule voix cet air dans les rues de Milan. Verdi, grand patriote, devient un symbole national. Encore récemment, l’an dernier, lors de la célébration des 150 ans de la naissance de l’Italie que l’on connaît aujourd’hui, l’opéra de Rome avait programmé Nabucco avec Riccardo Muti à la baguette. Au début de l’air « Va pensiero » le public fit une grande ovation lançant des « vive l’Italie » et « vive Verdi »…

Le nom de Verdi est ensuite utilisé par les révolutionnaires et le slogan « Viva Verdi » inscrit sur le murs des villes italiennes signifient en fait « Viva Vittorio Emanuele Re D‘Italia » : vive Victor-Emmanuel Roi D’Italie, même si Verdi était plus républicain que défenseur de la monarchie.

Mais Verdi c’est aussi et surtout un immense dramaturge, le génie du romantisme à l’opéra, le maître du lyrisme. Avec la trilogie Rigoletto, Il Trovatore (le Trouvère) et La Traviata, Verdi a sûrement créé le sommet du souffle romantique mis en musique. Amours impossibles, suicides amoureux, passions destructrices… tout y est et vocalement le rendu est hors du commun.

La Traviata ou « la dévoyée, un sujet de notre temps » est un opéra en trois actes, adapté d’après l’œuvre d’Alexandre Dumas fils : la Dame aux camélias. Lors de sa création, l’œuvre fait un « flop », mais très rapidement, lors des représentations suivantes, l’œuvre connaît le succès qu’elle mérite.

L’histoire : un jeune homme de bonne famille Alfredo, tombe fou amoureux de Violetta, une courtisane. Ensemble ils vivent une folle passion. Le père d’Alfredo, Giorgio, rend alors visite à Violetta et lui demande d’abandonner son fils avant que sa réputation ne soit définitivement perdue. Violetta accepte, quitte Alfredo qui fou de colère l’humilie en public. Violetta, très malade, seule avec sa servante se meurt ensuite dans son appartement. Le père d’Alfredo, rongé de remords, écrit à Violetta pour lui expliquer qu’il a tout avoué à son fils et que ce dernier accourt à son chevet. Mais c’est trop tard, et Violetta meurt dans les bras d’Alfredo.

L’air sélectionné est déchirant. Violetta lit la lettre de Giorgio lui annonçant qu’Alfredo sait tout et qu’il vient. Puis Violetta donne son chant du cygne. Elle sait qu’il est trop tard et chante sa nostalgie « adieu au passé », tout en contemplant son visage changé par la maladie. « Ma tombe n’aura ni larmes ni fleurs », « Tout est fini maintenant » chante Violetta, seule et mourante…

Sommet du romantisme, de l’art lyrique et de la poésie, il est impossible de rester insensible à cet air.

La version sélectionnée est celle de Natalie Dessay créée à Aix-en-Provence en 2011 et qui avait remporté un immense succès et dont le film « Traviata et nous » actuellement en salle, est tiré.

La semaine dernière l’air sélectionné était plus léger  !

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